Victor Haegelin, est un réalisateur de films en stop-motion reconnu pour son approche unique et méticuleuse de l’animation. Depuis plusieurs années, il se distingue dans l’univers de la publicité, des clips musicaux, ainsi que des courts-métrages. Mais ce qui le passionne véritablement, ce sont les boucles animées, ces formats très courts qui fascinent par leur caractère hypnotique. Il partage ses créations sous le nom de @patagraph sur Instagram, où il a su créer une communauté fidèle et passionnée par ses œuvres.
Le stop-motion : un art 100% artisanale
Avant de devenir un nom incontournable dans l’animation, Victor Haegelin a d’abord cherché une manière de raconter des histoires sans avoir à maîtriser le dessin ou l’animation 3D, deux disciplines qui lui étaient difficiles d’accès. La solution : le stop-motion, une technique d’animation où chaque image est capturée manuellement pour créer l’illusion du mouvement. « C’est une technique abordable, qui permet de raconter des histoires avec peu de moyens », explique-t-il. En effet, pour débuter, il suffit de quelques blocs de pâte à modeler, un jouet Playmobil ou Lego, une caméra et une source de lumière. Ce principe simple permet de créer des films en utilisant la seule ressource de la photographie image par image, un processus à la fois artisanal et magique. Si Victor Haegelin a fait sa réputation avec des projets plus traditionnels, il a véritablement trouvé sa voie dans les boucles animées.
Une collaboration avec Orelsan : la reconnaissance d’un talent
Le talent de Victor Haegelin n’a pas tardé à attirer l’attention de grandes figures de l’industrie musicale. En février 2023, le rappeur Orelsan évoquait sa rencontre avec Victor et leur collaboration sur le clip de la chanson « La Quête ». « J’étais déjà fan de Victor », raconte-t-il. « Je suivais ce qu’il faisait sur Instagram », confie le chanteur. Le clip, tourné dans l’atelier de Victor à Montreuil, présente un plan-séquence dans lequel Orelsan se filme tout en animant ses personnages. Cette approche innovante a donné au clip une dimension unique. Le succès est au rendez-vous ! Une double récompense qui vient couronner de succès le travail acharné des deux hommes !
“La Quête” remporte les trophées de la Meilleure chanson originale et de la Meilleure création audiovisuelle à la 38ème cérémonie des Victoires de la Musique.
L’art du stop-motion : une patience et une précision hors norme
La technique du stop-motion peut sembler magique, mais elle est extrêmement exigeante. Victor Haegelin le rappelle souvent : chaque seconde de film demande des heures de travail. À 12 images par seconde, il faut environ une heure pour capturer une seule seconde de film. Lorsqu’il travaille à 25 images par seconde, cela peut monter de 2 à 2,5 heures par seconde. Ce processus minutieux nécessite une préparation considérable. Chaque prise de vue nécessite l’installation d’un décor, l’ajustement de l’éclairage et un contrôle rigoureux de la continuité de l’animation. À titre d’exemple, lorsqu’il travaille sur des projets complexes comme le clip pour Chinese Man, où il a animé un cheval faisant du skate, chaque mouvement du cheval et du skate est photographié image par image, pour obtenir un mouvement fluide et réaliste. Patagraph indiquera sur son compte Instagram que la réalisation de ce clip aura pris au total 4 mois de travail !
L’attrait incontournable du stop-motion
Pourquoi, dans un monde de plus en plus digitalisé, le stop-motion continue-t-il de captiver les spectateurs ? Pour Victor, il existe une dimension tangible dans le stop-motion, quelque chose d’authentique et de palpable que les animations 3D, malgré leurs progrès, ne peuvent égaler. « Le stop-motion a ce côté « fait main » que l’on retrouve rarement dans la 3D, même avec des textures de plus en plus réalistes. Cela lui donne un charme unique », confie-t-il. En choisissant de travailler à 12 images par seconde, plutôt que 25, Patagraph préserve également cet aspect « rustique » et « punchy » du stop-motion, donnant à ses créations un caractère brut et une fluidité qui ne sont pas sans rappeler les classiques de l’animation, comme Wallace et Gromit, Chicken Run, ou encore le travail de Tim Burton.
Chez Shake-It, on est admiratif du monde fantastique de Patagraph. Dans une époque où l’IA semble prendre de plus en plus de place dans les processus artistiques, il est formidable de voir encore des productions aussi artisanales, créatives et intemporelles !